Stars nues sur la toile ! Et pourquoi pas un proche ?

Il y a 15 jours, la presse internationale s’est enflammée autours de quelques photos de starlettes nues ou légèrement vêtues. Rien d’exceptionnel ! Les fuites de photos intimes de particuliers sont devenues légion sur le réseau des réseaux. ZATAZ tire la sonnette d’alarme !

Début septembre, plus de 300 photos d’actrices et chanteuses américaines se retrouvaient diffusées sur la toile. Un bon coup de comm’ pour ces jeunes femmes qui, à l’image de Jennifer Lawrence, sortent toutes un disque/film dans les jours/semaines à venir. Même son de cloche médiatique pour le film (un sacré nanar, NDLR) « Sex Tape » avec Cameron Diaz. Bref, le monde était en effroi et s’écriait au « viol » numérique de données privées et sensibles. Nous passerons de côté l’utilisation du cloud et de ses travers. Nous vous expliquons d’ailleurs comment protéger vos données sauvegardées dans des espaces totalement inconnus et hors de votre contrôle.

Aujourd’hui la question est de savoir si vous n’êtes pas, comme ces jeunes femmes hollywoodiennes, des « cibles » potentielles des voyeurs. Le premier de ces voyeurs, Google. Une société américaine qui n’a pas peur de bannir des sites Internet de son programme publicitaire Adsense à la moindre image considérée comme « ne respectant pas les règles » du géant américain. Des règles que Google pourrait pourtant mieux contrôler via ses propres serveurs. Des machines qui sauvegardent et affichent des milliers de photos intimes… oubliées par leurs propriétaires.

Papa, il y a maman à poil sur Internet !

Les 300 images diffusées par John Randall Meneses peuvent prêter à sourire. Cet internaute américain a cru gagner quelques dollars en mettant en ligne les documents de starlettes qu’il avait trouvé ailleurs, sur des sites « pirates » spécialisés dans ce genre de business. Alors que dire des milliers de photos d’inconnu(e)s que Google recense. Femmes, hommes, jeunes, vieux… des clichés qui pour la plupart du temps sont personnels, très personnels dans certains cas.

C’est en alertant une société française spécialisée dans le marketing, à l’occasion d’un protocole d’alerte de zataz, que je me suis penché sur le sujet. Le site de la société, basée dans l’Ouest de la France, est exploité par une employée comme un cloud personnel. Bilan, en plus des informations de l’entreprise, des selfies « sexy » placées dans un dossier qui n’aurait jamais dû se trouver là. Bref, chacun fait ce qu’il veut de sa vie intime, mais pourquoi la laisser en pâture à Google ? Bilan, un protocole ZATAZ qui se transforme aussi en alerte lancée par le Service Veille ZATAZ.

vie privée

Des cas comme cette « bretonne », zataz a pu en relever des centaines. Des centaines d’hommes et de femmes qui se retrouvent sauvegardés, à vie, sans même sans rendre compte, dans le réseau des réseaux. Un exemple, pour conclure cet avertissement. Tapez donc dans Google Image la commande « intitle:index of« , le contenu devrait définitivement vous convaincre de l’utilité de notre article et de mieux comprendre pourquoi protéger sa vie privée sur la toile n’est pas qu’un vulgaire scénario de film.

Comment faire disparaitre ses infos de Google

Pour contre ce Business du voyeur, il y a du travail, beaucoup de travail. Le géant américain Google, comme les autres moteurs de recherche (Bing, …), emmagasine et sauvegarde des milliards de données. Si vous souhaitez faire disparaitre un document qui n’a rien à y faire, voici quelques règles simples à mettre en place. Première chose, la plus logique, c’est de ne pas sauvegarder vos documents privés et sensibles sur le réseau des réseaux. Si vous l’avez quand même mis en ligne, effacez-les. Si ce document, cette photo, cette page web sont accessibles, demandez à l’hébergeur de le détruire. Pour Google, pensez aussi au « cache », cette mémoire qui permet de faire ressortir des informations disparues du moteur de recherche. Google propose une solution rapide et gratuite pour effacer l’information que vous ne souhaitez plus voir référencer.

Attention, ce n’est pas parce que Google va détruire l’information de ses machines que sa présence sera définitivement éradiquée de la toile. Pensez donc à l’effacer aussi de votre espace de stockage, et des autres espaces numériques qui pourraient l’héberger (Archives.org, …).

N’oubliez jamais que la loi est avec l’internaute, du moins dans ce cas. Dans un arrêt du 13 mai 2014 (C-131/12), la Cour de justice de l’Union européenne a estimé que les internautes ont le droit de demander aux moteurs de recherche de supprimer des résultats de recherche qui incluent leur nom, lorsque le droit à la protection de la vie privée des individus prévaut sur l’intérêt de présenter ces résultats de recherches. Bilan, Google propose une page dédiée à cette destruction. C’est gratuit. Il en va de même pour le Bing de Microsoft.

Méfiez-vous du cloud et des sauvegardes que vous pouvez faire. A noter une seconde inquiétude, loin d’être négligeable avec le cloud. Apple, après son Keynote du 9 septembre, à imposer dans le cloud de ses utilisateurs l’album de U2. Vous ne vouliez pas voir ces chanteurs dans votre iPhone ou Ipad ? Apple s’en est moqué et a imposé les artistes dans les appareils de ses clients.

Bref, manipuler vos données via ces « nuages » n’aura jamais été aussi facile … orageux !

 

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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  1. guacamole Reply

    Comme il est si simple de faire confiance quand on ignore tout du fonctionnement d’internet, des ordinateurs etc…
    Venez récolter , cv , doc scannés, photos intimes, venez c est gratuit et c est si facile.

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