John Wick Junior : Le Tueur à Gage qui N’a Pas Compris le VPN
Un tueur à gage nommé Kill Angel menace de vous assassiner à la demande d’un proche. ZATAZ communique à ce hacker malveillant son adresse IP pour qu’il range son Walther PPK.
Nous connaissions les menaces par courriel sous la forme du chantage à la webcam ; de la menace de vous casser les membres ; du risque de diffusion de documents ; de vous cambrioler ; etc. Voici maintenant le tueur à gage. La technique n’est pas nouvelle, mais elle se professionnalise. C’est ce qui est arrivé à Julien Courbet, pour l’émission « Ça peut vous arriver« , où j’ai la chance d’intervenir. Mi-mai, Julien a reçu une menace de Monsieur Kill Angel, également connu sous le pseudonyme de « Angel de la mort » (oui, le traducteur n’est pas encore au point chez les tueurs). Le maître chanteur indique avoir été missionné par un « client » qui lui a demandé d’assassiner le journaliste, animateur et producteur de M6/RTL. « Ceci en échange d’une grosse somme d’argent ». Je vous laisse découvrir la suite de « l’aventure » en vidéo.
Angel de la mort, également appelé Xibenal4, aime utiliser le site catalan jftisner. Il ne maîtrise pas très bien le proxy exploité via Diogenius.net (178.211.*.). Amusant, ces microcoupures, qui permettent de retracer notre Fantômas sur une adresse webmail d’une marque très connue. Pour lui rafraîchir la mémoire, il s’y est connecté à 15:37 ; 19:34 ; 23:11 (le 18/05) ; 12:43 (le 19/05).
Ce que risque John Wick 2.0
Autant dire que notre Fantômette a intérêt à courir, vite ! Des hommes en noir (en bleu) pourraient lui rappeler ce qu’encourt l’auteur d’une menace de mort sur Internet.
En France, les sanctions varient selon que l’auteur est âgé de plus ou moins de 13 ans, et que la victime est âgée de plus ou moins de 15 ans. Si l’auteur est mineur, quel que soit son âge, ses parents seront responsables civilement.
Cela risque de gâcher l’été de notre John Wick en herbe. Ce sont ses « darons » qui devront indemniser les parents de la victime. L’amende s’élève de 7 000 à 30 000 euros. Il encourt jusqu’à deux ans de prison. A cela s’ajoutent d’autres conséquences : notre tueur à gage a ouvert un compte en banque chez PFS CARD SERVICES IRELAND LIMITED, paradis pour les escrocs en tout genre : arnaques sentimentales, fraudes sur les sites de vente en ligne, etc., avec de faux documents. Bref, si on vous propose de payer via l’IBAN : FR7621833000010001515495651 et que ce versement doit être notifié « versement pour ma famille », passez votre chemin et n’oubliez pas d’alerter les autorités.
Son nom est Bon, Jean Bon !
Emanuela Consortini, une Danoise de 58 ans, a été condamnée à six ans de prison pour avoir essayé d’engager un tueur à gages pour assassiner son petit ami en Italie, via une boutique du darknet nommée Crimebay. C’est la police britannique qui a découvert la demande et alerté les autorités italiennes. Malgré le fait que le site était probablement un piège pour les personnes crédules, le tribunal a jugé Consortini coupable d’avoir tenté de faire tuer son petit ami. Elle sera expulsée du Danemark après avoir purgé sa peine.
Cet incident n’est pas sans rappeler d’autres cas similaires, comme celui de la pseudo boutique de tueurs à gages, « Besa Albanian Mafia« , qui s’est avérée être une arnaque pour piéger les potentiels clients. Malgré ces pièges, l’intérêt pour engager un tueur à gages dans le darknet persiste. Dans un autre cas, en janvier 2017, un homme de l’Oregon a été condamné à la prison à vie pour avoir essayé de trouver un tueur pour sa femme, puis de la drogue, dans le darknet.
A l’origine de Besa Mafia, le plus célèbre site web dédié aux tueurs à gage, 5 roumains, arrêtés par la police locale en 2022. Lancé dans les années 2010, Besa Mafia se présentait comme une plateforme où les utilisateurs pouvaient engager des tueurs à gage, fournissant des détails sur leur cible et le mode d’assassinat souhaité, et payant une commission en bitcoins. En réalité, le site était une arnaque, aucune connexion avec de véritables tueurs à gage n’étant établie. Les créateurs du site ont néanmoins réussi à soutirer entre 5 000 et 20 000 dollars à des centaines de clients.
Les individus derrière le site se sont longtemps cachés sous le pseudonyme de Yura. Ils ont exploité le désespoir et la colère de leurs clients pour encaisser des sommes importantes. Leur activité a été démasquée grâce à la collaboration entre les autorités roumaines, le FBI et le département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Les premières investigations datent de 2020, et ont mené à l’arrestation de 25 clients, tandis que les créateurs du site sont restés insaisissables jusqu’aux arrestations d’avril 2022.