Un commandant virtuel pour l’armée chinoise : IA et stratégie militaire

En Chine, bien que l’intelligence artificielle (IA) soit interdite de diriger les forces armées, des scientifiques ont créé un commandant IA.

Imaginez, aujourd’hui, fusionner les auteurs du livre « L’art de la guerre » et l’Intelligence Artificielle. Le livre « L’Art de la guerre » a été écrit par Sun Tzu, un général chinois et stratège militaire. On estime que ce texte a été rédigé au Ve siècle avant J.-C. « L’Art de la guerre » est un traité militaire qui aborde diverses stratégies et tactiques de guerre. Sun Tzu [certains experts estiment qu’il ne l’a pas écrit seul] y décrit les principes fondamentaux pour conduire des opérations militaires et pour remporter des batailles, en mettant l’accent sur la flexibilité, la surprise, la préparation et l’importance de connaître à la fois son ennemi et soi-même. Le texte est souvent utilisé non seulement dans des contextes militaires, mais aussi dans le domaine des affaires, de la politique, et de la gestion de conflits. Bref, de quoi renforcer un commandement virtuel.

Ce « commandant virtuel » chinois, strictement confiné (pour le moment) dans un laboratoire du Collège des opérations interarmées de l’Université de défense nationale de Shijiazhuang, dans la province du Hebei, reflète les traits d’un commandant humain à tous égards, de l’expérience aux schémas de pensée, en passant par la personnalité et même leurs défauts. Ce projet de recherche dévoilé publiquement dans la revue Common Control & Simulation, a été dirigé par l’ingénieur senior Jia Chenxing. L’équipe a attribué à l’IA une autorité de commandement suprême sans précédent dans des jeux de guerre informatiques à grande échelle impliquant toutes les branches de l’Armée populaire de libération (APL). Le commandant IA apprend et progresse rapidement dans les guerres virtuelles en constante évolution.

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Le Parti commande l’arme

En Chine, l’armée doit respecter le principe selon lequel « le Parti commande l’arme », ce qui signifie que seule la Commission militaire centrale du Parti communiste chinois a le pouvoir de mobiliser l’APL. Bien que les unités de première ligne comme les drones, ou encore les chiens robots équipés d’un fusil, bénéficient d’une certaine autonomie, l’autorité de commandement reste fermement entre les mains des humains.

L’APL prépare de nombreux plans opérationnels pour d’éventuels conflits dans des régions comme Taïwan et la mer de Chine méridionale. Tester ces plans dans des simulations est essentiel pour évaluer les stratégies et mieux comprendre le chaos des batailles. Cependant, le nombre limité de commandants supérieurs disponibles rend difficile leur participation à un grand nombre de simulations.

C’est là qu’intervient le commandant IA, capable de remplacer les commandants humains lors des batailles virtuelles à grande échelle. « Le commandant de haut niveau est l’unique entité décisionnelle centrale pour l’ensemble de l’opération, avec les responsabilités et l’autorité ultimes en matière de prise de décision« , ont écrit Jia et ses collègues. Ce rôle représente le niveau le plus élevé d’implication de l’IA dans la recherche militaire.

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Une IA aux multiples facettes

Le cadre initial du commandant IA reflète un stratège chevronné, capable d’analyser et de juger les situations avec calme, sans décisions émotionnelles ou impulsives. Cependant, cette personnalité peut être affinée si nécessaire. Sous une pression immense, les humains peuvent avoir du mal à prendre des décisions pleinement rationnelles dans des délais stricts, ce qui justifie l’utilisation de l’IA. Le commandant IA utilise des connaissances empiriques pour ses décisions de combat, cherchant des solutions satisfaisantes en récupérant des scénarios similaires de sa mémoire. Pour simuler la capacité humaine à oublier, une limite de taille a été imposée à la base de connaissances de l’IA, supprimant certaines unités de connaissances lorsque la mémoire atteint sa limite.

Bref, vous le voyez venir le Skynet ou pas ?

PS : pour ceux et celles qui n’auraient pas la référence « Skynet ». Skynet est une intelligence artificielle fictive et antagoniste majeure dans la franchise « Terminator ». Créée par l’entreprise Cyberdyne Systems, Skynet est conçu à l’origine pour être un système de défense informatique destiné à contrôler l’arsenal militaire des États-Unis, y compris les missiles nucléaires, afin de réduire les risques d’erreur humaine. Il s’agit d’un personnage fictif du film Terminator de James Cameron, nous sommes alors en 1984. Nous sommes alors avec un film de science fiction !

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal - Fondateur de ZATAZ.COM / DataSecurityBreach.fr Travaille sur les sujets High-tech/Cybercriminalité/Cybersécurité depuis 1989. Gendarme réserviste - Lieutenant-Colonel (RC) ComCyberGend. Fondateur du Service Veille ZATAZ : https://www.veillezataz.com En savoir plus : https://www.damienbancal.fr

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