Un hacker pour aider les politiques
Le Nebraska envisage d’embaucher un pirate éthique pour renforcer la cybersécurité des instances politiques de l’État.
Dans un monde où les cyberattaques deviennent de plus en plus sophistiquées, les États cherchent des solutions innovantes pour protéger leurs infrastructures numériques. En France ou encore au Québec, par exemple, plusieurs bug bounty ont été mis en place pour permettre à des hackers éthiques de mettre la main sur des failles à corriger. Récemment, le Nebraska a pris une initiative encore plus audacieuse dans cette direction.
Le sénateur d’État Loren Lippincott a proposé un projet de loi inhabituel qu’il considère comme potentiellement révolutionnaire. Son idée ? Engager un « pirate éthique » pour le compte de la Patrouille d’État du Nebraska. Avec un budget de 200 000 dollars par an, ce professionnel de la cybersécurité aurait pour mission de détecter les vulnérabilités dans les réseaux informatiques de l’État, y compris dans les équipements et logiciels électoraux.
Ce concept, selon Lippincott, lui a été inspiré par un membre de sa famille, son filleul, travaillant dans un domaine similaire. Bien que l’idée d’engager des pirates indépendants ne soit pas encore répandue aux États-Unis, le Missouri a déjà fait appel à une entreprise spécialisée employant des « hackers chapeau blanc » pour fournir des services similaires.
Le projet de Lippincott ne se limite pas à l’embauche d’un pirate éthique individuel. Il suggère également la possibilité d’engager une entreprise de sécurité spécialisée pour identifier et corriger les faiblesses du système informatique de l’État. On pourrait presque être inquiet ! Il n’y avait pas d’audit, avant cette proposition ? Les cas de piratages à l’encontre d’Etats Américains (comme la Géorgie), des élections et d’entreprises locales auraient dû leur mettre la puce à l’oreille, non ?!
Contexte et implications
Ce projet de loi intervient dans un contexte de menaces croissantes pour la sécurité informatique, notamment les cyberattaques orchestrées par des gouvernements étrangers, les attaques de ransomware criminelles, et la désinformation électorale. Ces enjeux ont un impact significatif sur la confiance du public et la sécurité des opérations électorales.
La proposition de Lippincott fait suite à l’avertissement de Christopher Wray, directeur du FBI, sur les tentatives de piratage par le gouvernement chinois visant des infrastructures critiques américaines. Par ailleurs, le projet de loi a été présenté le même jour que le lancement d’un programme de l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures des États-Unis pour améliorer la sécurité électorale.
En conclusion, l’initiative du Nebraska, si elle est adoptée, pourrait marquer un tournant dans la manière dont les États gèrent leur sécurité informatique, ce qui ne serait pas un mal. En anticipant les attaques et en renforçant les défenses avant que les vulnérabilités ne soient exploitées, le Nebraska pourrait devenir un modèle à suivre pour d’autres États. A première vue, le lobbying porté par certaines sociétés cyber et bug Bounty du côté de chez l’Oncle Sam a porté ses fruits.
Le projet de loi de Lippincott pour l’embauche d’un pirate informatique accompagne un projet de loi sur la cybersécurité de 11 millions de dollars également présenté au comité. Il donnerait au directeur de l’information de l’État, aux gouvernements locaux et aux districts scolaires plus de capacités à renforcer la cybersécurité grâce à l’achat de logiciels et de matériel de sécurité, à la formation et aux exercices cyber.