Un Israélo-Américain, maître des appels malveillants, détenu en Norvège
La cybercriminalité prend de multiples formes, parfois aussi dévastatrices que déroutantes. Un Israélo-Américain, condamné pour avoir mené une campagne d’intimidation en lançant 2 000 fausses alertes à la bombe, a récemment été arrêté en Norvège après avoir demandé l’asile. Cette affaire, aux ramifications internationales, rappelle étrangement celle du « pirate » franco-israélien Ulcan, célèbre pour ses appels téléphoniques malveillants. Plongée dans l’univers inquiétant de ces cybercriminels spécialisés dans la manipulation et l’intimidation.
L’affaire de l’Israélo-Américain : des milliers d’appels malveillants par ennui
Le protagoniste de cette affaire, dont le nom reste sous embargo en Israël, a été condamné à une peine exemplaire pour avoir orchestré une série d’appels malveillants à travers le monde. Ses actions, menées principalement entre janvier et mars 2017, incluent :
- 2 000 fausses alertes à la bombe, visant hôpitaux, écoles, compagnies aériennes et institutions juives.
- Des menaces contre des postes de police, des centres commerciaux et des aéroports aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Australie, et en Nouvelle-Zélande.
- Une tentative d’extorsion contre le sénateur républicain Ernesto Lopez.
« Utilisant un service d’appel en ligne pour masquer sa voix et son identité, il a semé la panique dans des centaines d’institutions. »
Reconnu coupable en Israël de centaines de chefs d’accusation, notamment pour extorsion et blanchiment d’argent, il a purgé sept ans de prison avant d’être libéré conditionnellement. Cependant, en se rendant en Norvège pour y demander l’asile, il a été placé en détention à la demande des États-Unis, qui ont lancé une procédure d’extradition. Ce « pirate » avait agit de la sorte par … ennui. Un peu comme les cas français, lors des fausses menaces de bombes lancées dans les collèges et des lieux public en 2023 et 2024.
Une affaire qui divise les juridictions
Cette affaire met en lumière des tensions entre juridictions nationales et internationales. Israël, qui avait refusé son extradition vers les États-Unis, a jugé et condamné l’accusé localement. Son avocat, Nir Yaslovitzh, estime que cette nouvelle demande d’extradition des États-Unis est injustifiée :
« Mon client a déjà payé sa dette avec de nombreuses années d’emprisonnement. »
La Norvège, quant à elle, a rejeté la demande d’asile, estimant que la procédure d’extradition des États-Unis était prioritaire. Le sort de l’accusé reste donc suspendu à une prochaine audience en Norvège.
Un parallèle avec l’affaire Ulcan
Cette affaire fait écho à celle de Grégory Chelli, alias Ulcan, un « pirate » franco-israélien tristement célèbre pour ses appels malveillants et usurpations d’identité téléphoniques. En septembre 2024, Ulcan a été condamné en appel à quatre ans de prison pour plusieurs délits, bien que les charges liées aux menaces contre Martine Aubry, ancienne maire de Lille, n’aient pas été retenues.
Parmi les faits les plus marquants de cette affaire :
- En 2014, Ulcan avait appelé la police en se faisant passer pour le mari de Martine Aubry, affirmant qu’il l’avait tuée et qu’il était retranché armé. Cet appel avait provoqué une intervention policière d’urgence.
- Il avait mené d’autres actions similaires contre des journalistes, des militants et des personnalités politiques.
- Aujourd’hui âgé de 42 ans, Ulcan vit en Israël, protégé par l’absence d’extradition vers la France.
« Les similitudes entre ces deux affaires résident dans l’utilisation d’outils numériques pour manipuler et intimider, mais aussi dans la complexité juridique des extraditions. »
Cybermalveillance : un fléau moderne
Ces affaires illustrent un aspect particulièrement troublant de la cybercriminalité : l’utilisation du numérique pour semer la panique à grande échelle. Les conséquences de ces actes vont bien au-delà des individus directement ciblés, affectant des communautés entières, des institutions publiques et des entreprises privées.
Dans les deux cas, les pirates ont utilisé des technologies relativement accessibles, comme des services d’appel en ligne, pour dissimuler leur identité et maximiser l’impact de leurs actions.
Les enjeux juridiques et éthiques
Ces affaires soulèvent des questions complexes sur les responsabilités juridiques et les limites de la législation internationale :
- Extradition et souveraineté nationale : Les différends entre Israël et les États-Unis dans le cas de l’Israélo-Américain, ou entre Israël et la France pour Ulcan, montrent les défis liés à la coopération internationale en matière de cybercriminalité.
- Reconnaissance des troubles psychologiques : Dans l’affaire de l’Israélo-Américain, la reconnaissance de son autisme pose la question de l’adéquation des peines pour des individus présentant des vulnérabilités psychologiques.
- Évolution des lois : Face à des menaces de plus en plus sophistiquées, les législations nationales doivent s’adapter pour permettre une meilleure coordination internationale et une réponse efficace à la cybermalveillance.
Les affaires de l’Israélo-Américain et d’Ulcan rappellent que les outils numériques peuvent être détournés pour des actes profondément nuisibles. Si la justice doit s’adapter pour traiter ces cas avec équité, il est également essentiel de renforcer les outils de prévention et de coopération internationale pour lutter contre ce fléau moderne.
Face à la complexité croissante de la cybercriminalité, la sensibilisation des utilisateurs et le renforcement des mesures de cybersécurité restent indispensables.
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