Une antenne Starlink installée en cachette sur un bateau de guerre !

Un groupe de marins a été pris en flagrant délit d’installation illégale d’un terminal Starlink à bord d’un navire de guerre de l’US Navy. Le « puant » a fonctionné 6 mois !

Starlink est un service de connexion Internet par satellite développé par SpaceX, qui a connu un succès mondial rapide. Il permet un accès Internet haut débit, même dans des zones reculées ou mal desservies. Starlink a prouvé son utilité dans des situations d’urgence, comme lors de conflits militaires ou de catastrophes naturelles. Cependant, bien que ce système soit particulièrement utile pour des usages civils, son adoption à des fins militaires n’est pas sans risque.

Le recours à des technologies commerciales dans des environnements militaires doit respecter des règles strictes, notamment en matière de sécurité et de protection des données. L’usage de Starlink par des marins américains, sans autorisation préalable, constitue une violation des protocoles sécuritaires établis par la marine. Autant dire qu’ils ont passé un trés, mais alors trés mauvais quart d’heure ! Il faut dire aussi qu’installer une antenne sur un bateau dont la base de travail est la furtivité, on a connu « plus futé » !

L’incident à bord du navire de guerre

L’incident est survenu lorsqu’un groupe de marins a installé un terminal Starlink sur le pont d’un navire de guerre, l’USS Manchester . L’endroit idéal pour une antenne parabolique Starlink, non ?! La motivation des gradés de ce porte hélicoptères était simple : ils cherchaient à améliorer l’accès à Internet pour communiquer plus facilement avec leurs proches. Cependant, dans un cadre militaire, toute installation non autorisée d’équipements de communication est strictement interdite en raison des risques sécuritaires qu’elle peut représenter. A noter que leur connexion avait été baptisée « Puant » (Stinky). Elle restera active 6 mois !

L’enquête menée après la découverte de cette installation illégale a révélé que les marins avaient essayé de cacher leur acte, refusant de reconnaître l’installation lors des premières investigations. Cette tentative de dissimulation a aggravé la situation, entraînant une enquête en profondeur au sein de la marine. Bref, le mal venait de l’intérieur. Un peu comme ce faux employé, même sa photo était fausse, découvert par le FBI. Le gars bossait pour la Corée du Nord ! Dans le cas des marins, « juste » profiter d’une meilleure connexion !

Les préoccupations en matière de sécurité

L’aspect le plus préoccupant de cette affaire est la potentielle vulnérabilité des communications militaires. Les systèmes de communication de la marine américaine sont conçus pour résister aux interceptions et aux cyberattaques, grâce à des protocoles de chiffrement avancés et des mécanismes de sécurité. En revanche, Starlink, bien que performant pour des usages civils, n’est pas adapté pour des environnements où la protection des informations classifiées est primordiale. L’installation d’un terminal Starlink à bord d’un navire de guerre pourrait ouvrir la voie à des cyberattaques, des tentatives d’interception ou des brouillages des communications… ou tout simplement géolocaliser ce qui ne devrait pas l’être, le navire de guerre.

Face à cette violation des protocoles, la réaction des autorités militaires a été rapide et sévère. Les marins impliqués dans cette installation illégale font désormais face à des sanctions disciplinaires. Certains ont même été dégradés ! Une enquête plus large a été lancée pour comprendre comment une telle faille de sécurité a pu se produire. Et s’assurer qu’un pays étranger n’a pas motivé l’installation, qui au passage, n’était pas des plus discrète, surtout quand ton bateau est un engin… furtif ! (Photo US Marine)

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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