Une fuite de données d’Eurostar déraille dans le darknet
Piratage de données personnelles pour Eurostar. Une intrusion révélée et oubliée… jusqu’à aujourd’hui !
En juin 2024, une annonce inquiétante faisait son apparition sur Breached, un forum bien connu des cybercriminels. Un pirate y proposait à la vente des données prétendument volées à Eurostar, le célèbre transporteur ferroviaire. Ce n’était pas une attaque directe contre Eurostar, mais son partenaire hôtelier, compromis par des malfaiteurs 2.0. Le résultat ? Près de 93 000 dossiers clients subtilisés. Les données volées incluaient noms, prénoms, adresses e-mail, destinations et historiques de transactions.
Malgré l’annonce, le sujet semblait étouffé. Peu d’écho dans les médias, et les conséquences semblaient minimales. Mais depuis quelques semaines, la situation a pris un tour plus sombre : cette base de données est aujourd’hui largement diffusée sur le darknet, avec pas moins de 92 points de partage actifs recensés par le Service veille ZATAZ. Cette recrudescence interroge : pourquoi un tel engouement des cybercriminels pour des données datant de plusieurs mois ?
Des données vieillissantes, mais toujours exploitables
Les fichiers diffusés, ils auraient été collecté le 18 juin 2024, présentés au format JSON, contiennent près de 92 984 enregistrements. Malgré leur ancienneté, ces données restent d’une valeur non négligeable pour les malfaiteurs. Les noms, adresses électroniques et destinations des passagers peuvent être utilisés pour des campagnes de phishing personnalisées. En simulant des messages d’Eurostar ou de son partenaire hôtelier, les cybercriminels peuvent piéger les victimes en leur soutirant encore plus d’informations sensibles. Ces données étaient commercialisées à petit prix, attirant ainsi des acheteurs aux intentions variées, qu’ils soient des amateurs ou des groupes organisés. Sauf que sept mois plus tard, 90% des points de diffusions repérés par le Service Veille ZATAZ offrent cette fuite.
A noter que l’analyse comportementale et des pistes de Social Engineering sont possibles avec de telles informations personnelles. Les historiques de voyages et de transactions permettent de mieux comprendre les habitudes de consommation des clients. Ces informations sont très prisées pour créer des escroqueries adaptées à chaque individu.
92 984 fichiers compromis, diffusés sur 92 points du darknet, un record pour une fuite aussi ciblée.
Des pirates russes… ou de simples imitateurs ?
Certains groupes de pirates russes ont revendiqué l’attaque, mais l’analyse de ZATAZ soulève des doutes. Trés certainement des copycats : des individus ou groupes opportunistes ayant récupéré les données sans être les auteurs de l’attaque initiale. Cette stratégie est typique dans le monde cybercriminel : revendiquer des attaques pour se construire une réputation ou exploiter le travail d’autres hackers malveillants. Cette hypothèse est renforcée par le mode de diffusion actuel des données, qui semble anarchique et non coordonné, contrairement à une opération orchestrée par un groupe majeur.
Pourquoi les données continuent-elles de circuler avec une telle intensité ? Au-delà de l’attrait financier, une autre raison pourrait être émotionnelle : la curiosité malsaine de certains membres de la communauté cybercriminelle, fascinés par l’impact d’une telle fuite sur les individus et les entreprises concernées.
Pour ne rien manquer des actualités sur les cybermenaces, abonnez-vous dès maintenant à la newsletter de ZATAZ. Rejoignez également notre groupe WhatsApp pour accéder à des informations exclusives, des alertes en temps réel et des conseils pratiques pour protéger vos données. Ensemble, restons vigilants face à la cybercriminalité.