Violences urbaines : 112 Gendarmes et réservistes cyber sur le terrain 2.0
Piratage d’un site d’une mairie, diffusion de fausses informations, appels au meurtre, vente de mortiers d’artifice sur le web, etc. Les enquêteurs de la Gendarmerie dans le cyberespace n’ont pas chômé lors des récentes violences urbaines.
Le jeudi 29 juin dernier, sur instruction de Christian Rodriguez, directeur général de la Gendarmerie Nationale, et dans le cadre de la stratégie globale de la gendarmerie, le Commandement de la Gendarmerie dans le cyberespace a mis en place un dispositif dédié à la détection numérique et au suivi des informations relatives aux préparatifs d’actions de violence urbaine.
Cette cellule avait pour objectif de fournir des informations anticipées aux unités engagées (via Telegram, Snapchat ou encore TikTok, des appels à « manifester/casser »), de permettre la suppression de contenus inappropriés ou illicites (tels que le piratage de sites web, la diffusion d’informations personnelles sur des élus, etc.), de détecter les cyberattaques, de protéger les cibles potentielles contre les fuites de données et de contribuer aux enquêtes visant à identifier les auteurs de troubles à l’ordre public en recherchant des éléments de preuve.
Comme l’indique le Commandement de la Gendarmerie dans le cyberespace, cette véritable montée en puissance dans le domaine « cyber » a impliqué le C3N et ses 12 antennes, en collaboration avec la réserve opérationnelle, les unités centrales et territoriales de la Gendarmerie nationale, ainsi que des partenaires particulièrement mobilisés tels que les autorités judiciaires, les élus, les polices municipales et les sapeurs-pompiers. Cette mobilisation s’est traduite par l’envoi de 512 demandes de retrait de contenus illicites aux modérateurs des réseaux sociaux, avec une équipe de 40 cyber-enquêteurs, 53 gendarmes et 12 réservistes opérant 24 heures sur 24 dès le jeudi 29 juin. Au total, 50 projets délictueux ont été détectés, tels que des appels à la destruction ou des réseaux de vente de mortiers d’artifice. Des arrestations ont été effectuées en Moselle, dans l’Ain et dans le Pas-de-Calais, entraînant la saisie d’appareils numériques, d’argent liquide, de mortiers d’artifice et de scooters faussement immatriculés.
Aujourd’hui, ce dispositif d’enquête reste particulièrement mobilisé pour poursuivre l’identification des auteurs. « Entre 20 et 50 personnes devraient être prochainement arrêtées« , a déclaré le général de division Marc BOGET à l’AFP.
Il convient de noter qu’une jeune femme, dont le père est policier municipal et qui exerce une profession liée au droit, vient d’être condamnée après son arrestation par la police judiciaire. Elle avait appelé à « assassiner » des policiers via Twitter ! Elle a été condamnée par le tribunal correctionnel de Meaux à une amende de 800 euros et à six mois de prison avec sursis.