Vol de données : la CNIL ne sait plus où donner de la tête
La CNIL enregistre un record de plaintes pour vol de données personnelles en 2023.
La Protectrice et Grande Dame des données personnelles des français et Françaises, la Commission Informatique et des Libertés se retrouve noyée sous les plaintes.
En 2023, la vie privée des Français a été la cible d’un nombre sans précédent de tentatives de piratage, comme l’a révélé la CNIL. Ces cyberattaques ont connu une augmentation significative.
La CNIL a enregistré un total de 16 433 plaintes l’année dernière, soit une augmentation de 35 % par rapport à 2022. De plus, quelque 4 600 violations de données ont été signalées, représentant une augmentation de 14 % par rapport à l’année précédente. Plus de la moitié de ces violations étaient liées à des actes de piratage, tels que l’utilisation de logiciels de rançonnage ou d’hameçonnage, selon le bilan annuel publié par l’autorité mardi.
« Même si les entreprises, les administrations, les collectivités et autres organismes sont de plus en plus sensibilisés et protégés, les attaques informatiques demeurent nombreuses« , a souligné la CNIL.
Le début de l’année 2024 a également été marqué par des cyberattaques visant France Travail (ex-Pôle Emploi) ainsi que deux opérateurs de tiers payant, Viamedis et Almerys. « En l’espace de deux mois, un Français sur deux a vu ses données personnelles compromises« , a expliqué la présidente de la CNIL, Marie-Laure Denis, à l’AFP.
Avec l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris cet été, l’institution sera particulièrement vigilante. « Toutes les garanties ont été prises pour qu’il y ait un bon équilibre entre la meilleure protection possible des Français, des athlètes et de toutes les personnes qui seront présentes en France à l’occasion de cet événement, et, en même temps, le respect des libertés publiques« , a assuré Marie-Laure Denis. Elle a également souligné que les individus sont de plus en plus sensibles aux enjeux de protection des données personnelles et de vie privée. D’ailleurs, le Service Veille ZATAZ vient de faire sa mise à jour avec plus de rapidité dans ses alertes.
Parmi les plaintes enregistrées, 16 551 ont été traitées, mais plus de 4 400 ont été jugées non recevables. Du côté répressif, la CNIL a annoncé avoir mené 340 contrôles, adressé 168 mises en demeure et prononcé 42 sanctions, pour un montant d’amendes cumulées de plus de 89 millions d’euros. L’année dernière, la CNIL avait prononcé des amendes d’un montant légèrement inférieur à celui de 2022, totalisant un peu plus de 89 millions d’euros, comparativement à un peu plus de 100 millions d’euros l’année précédente.
Bref, autant dire que la Grande Dame et ses équipes [et ils ne sont pas nombreux pour une telle charge de travail] n’a pas fini de veiller sur nous.